« Ce n’est que par une mise en œuvre accélérée et efficace de la ZLECA que l’Afrique pourra se doter de ressorts suffisants pour renforcer sa résilience », a déclaré M. Pedro, dans son discours, lors de la 42e session ordinaire du Conseil exécutif de l’Union africaine (UA), qui se réunit du 15 au 16 février à Addis-Abeba (Ethiopie).
Lancée en 2019 pour établir un marché unifié de 1,3 milliard de personnes et un PIB d’environ 3,4 trillions de dollars, la ZLECA est en passe de devenir « la plus grande zone de libre-échange du monde avec 55 États membres ».
Pedro a déploré le fait que la pandémie de COVID-19 et la guerre entre la Russie et l’Ukraine aient provoqué une crise, poussant 55 millions de personnes sous le seuil de pauvreté et exacerbant les inégalités.
Il a déclaré que, malgré la croissance économique de l’Afrique de 3,9 % en 2023 et 2024, « il reste encore beaucoup à faire pour compenser les pertes subies au cours des trois dernières années ».
Le secrétaire exécutif par intérim de la CEA a souligné, qu’en accélérant la mise en œuvre de la ZLECA, l’Afrique peut apporter des solutions aux défis mondiaux que sont les perturbations de la chaîne d’approvisionnement, l’insécurité alimentaire, le changement climatique et la migration.
Soulignant que La ZLECA permet de réaliser des économies d’échelle pour investir dans l’industrie manufacturière et d’accroître le commerce intra-africain, M. Pedro a déclaré que la zone de libre-échange rapprocherait les chaînes d’approvisionnement des pays et favoriserait l’autosuffisance en produits essentiels tels que les médicaments, les aliments et les engrais.
« En offrant davantage d’opportunités aux femmes et aux jeunes, la ZLECA contribue à réduire les inégalités et la pauvreté, et améliore l’inclusion », a-t-il ajouté.
Toutefois, M. Pedro a relevé deux défis qui nécessitent une attention immédiate, relatifs à la ratification et la mise en œuvre, et a appelé les dix pays africains qui n’ont pas encore ratifié l’accord à « le faire rapidement ».
S’agissant de l’industrialisation fondée sur les ressources, M. Pedro a déclaré qu’elle devait se concentrer sur la valeur ajoutée, la mise en œuvre intelligente des politiques de contenu local et l’exploitation des chaînes de valeur mondiales.
Il a cité le secteur des batteries et des véhicules électriques (BEV) comme l’un de ceux qui pourraient permettre au continent d’exploiter une valeur mondiale qui devrait atteindre 8,8 trillions de dollars dans les trois prochaines années et 46 trillions de dollars d’ici 2050.
La CEA soutient la chaîne de valeur BEV avec « une forte volonté politique de la République démocratique du Congo et de la Zambie », a déclaré M. Pedro.
La CEA s’associe également aux parties prenantes pour soutenir le parc agro-industriel transfrontalier et la zone économique spéciale impliquant la Zambie et le Zimbabwe, qui pourraient répondre aux préoccupations de sécurité alimentaire et exploiter le marché africain des importations alimentaires évalué à environ 90 milliards de dollars par an.
Pedro a promis le soutien et la collaboration continus de la CEA avec l’Union africaine et d’autres parties prenantes pour transformer l’Afrique en une destination d’investissement compétitive au niveau mondial.