À l’exception du Niger, de la Gambie, de la Guinée et du Togo, tous les autres pays de la région ont connu une diminution de leur croissance en 2022, note la première édition du rapport Performance et perspectives macroéconomiques de l’Afrique (Janvier 2023), publiée par la BAD.
Toutefois, ajoute le rapport, les performances économiques soutenues des économies les plus diversifiées de la région devraient permettre à la croissance régionale moyenne d’atteindre 4,1 % en 2023 et 4,3 % en 2024.
Au Ghana, la croissance a chuté à 3,6 % en 2022, contre 5,4 % l’année précédente, reflétant de profonds déséquilibres macroéconomiques, dont une inflation plus élevée, une monnaie locale ayant dépréciée et une dette publique élevée, estimée à 91 % du PIB.•
Au Nigeria, la plus grande économie de la région, les estimations de la croissance indiquent une baisse à 3,0 % en 2022 contre 3,6 % en 2021, toutefois supérieure au taux de croissance démographique du pays, qui est d’environ 2,4 %.
Le Nigeria a toutefois souffert d’une chute prolongée de sa production pétrolière en raison d’inefficacités techniques dues au vieillissement des infrastructures et aux vols, ce qui a limité ses gains liés aux cours internationaux élevés du pétrole. Il connaît également de profonds déséquilibres macroéconomiques, provenant d’une subvention coûteuse du carburant, d’une inflation élevée depuis près de 20 ans et du manque de devises étrangères avec pour résultat une dépréciation rapide de sa monnaie nationale, et une érosion du pouvoir d’achat de ses citoyens.
L’incertitude quant à la continuité des politiques au lendemain des élections générales de 2023, conjuguée à la montée de l’insécurité, a entamé la confiance des investisseurs, ce qui a freiné les investissements et affaibli les perspectives de croissance du pays. Face à ces vents contraires, la croissance du PIB réel devrait rester modeste, à 3,1 % en 2023, avant de se redresser lentement pour atteindre 3,3 % en 2024.
En Côte d’Ivoire, les investissements dans les infrastructures logistiques stratégiques, l’expansion de projets de construction pour répondre à l’urbanisation croissante et les projets énergétiques prévus pour améliorer le secteur des énergies renouvelables du pays devraient accélérer le taux de croissance estimé de 6,8 % en 2022 et à 7,2 % en 2023.
Le Sénégal, qui s’apprête à devenir un exportateur de pétrole et de gaz en 2023 et qui profite d’une reprise du tourisme et de la production agricole, pourrait se retrouver sur la liste des économies à la croissance la plus rapide d’Afrique. Dans ce contexte, la croissance du Sénégal devrait s’accélérer, passant de 4,7 % en 2022 à 10,2 % en 2023.