La population nigérienne est passée de 17,1 millions en 2012 à 25,4 millions en 2023 (INS, 2023).
Cette forte demande sociale fait que les indicateurs de couverture et de qualité des services sociaux de l’éducation, de la santé, etc. stagnent ou se dégradent, réduisant ainsi le potentiel de développement socioéconomique du pays, indique-t-on.
« Avec un taux de fécondité de 6,2 enfants par femme, la préoccupation n’est pas le nombre, mais elle demeure la qualité de prise en charge », a déclaré le Directeur Général du Budget du Ministère de l’Economie et des Finances du Niger, M. Djibo Diouf.
« Aussi sensible que puisse paraitre cette thématique du point de vue social, culturel et économique, elle mérite d’être étudier et appréhender afin de limiter un quelconque impact social, culturel et ou économique », a ajouté M. Diouf.
« Conscient de l’enjeu, le Gouvernement du Niger, à travers les documents stratégiques nationaux, a rendu sensible ces derniers aux dimensions du dividende démographique », a expliqué le Directeur Général du Budget du Ministère de l’Economie et des Finances.
Il intervenait lors d’un atelier d’appui technique aux cadres responsables de l’élaboration et de l’exécution du budget à la prise en compte de la Budgétisation Sensible au Dividende Démographique (BSDD) dans le processus budgétaire au Niger.
Cette rencontre qui s’est tenue du 20 au 21 juin 2024 est organisée par le Bureau Sous Régional pour l’Afrique de l’Ouest de la Commission Economique des Nations Unies pour l’Afrique (BSR-AO/CEA), en partenariat avec le Ministère de l’Economie et des Finances et le Ministère de la Santé publique, de la Population et des Affaires sociales du Niger.
Pour sa part, Mr. Fabien Ngendakuriyo, Economiste au BSR-AO/CEAa affirmé que « Pour atteindre le seuil de 50% et transformer son profil démographique en opportunités de croissance et de développement socioéconomique, le statu quo en termes d’allocation de ressources budgétaires n’est pas une option envisageable pour le Niger ».
A cet effet, a ajouté Mr Fabien Ngendakuriyo « Une faible dotation budgétaire aux secteurs de l’éducation et de la santé, piliers du développement du capital humain, risque de retarder la transition démographique et la réalisation des objectifs de développement durable ».
En effet, « Les dépenses budgétaires pour l’éducation ont connu une réduction, passant d’environ 17% sur la période 2013-2017 à 10% entre 2018-2020. Pour la santé, cependant, il y a eu une légère augmentation, de 5.5% sur la période 2013-2017 à 7% sur la période 2018-2020 ».
« Comme le montrent ces résultats, la BSDD ne consiste pas ipso facto en une augmentation de l’enveloppe budgétaire totale. Il s’agit plutôt d’une réallocation efficiente des ressources disponibles pour répondre au mieux à l’impératif de capturer le dividende démographique », a conclu Mr. Fabien Ngendakuriyo.
De 3,1 % en 2001, le rythme annuel moyen d’augmentation de la population entre deux recensements, également connu sous l’appellation de taux d’accroissement intercensitaire annuel moyen de la population du Niger est passé à 3,9% en 2012, selon des statistiques de l’Institut National de la Statistique (INS) datant de 2023.
Toutefois, les projections démographiques sur la période 2012-2024 évaluent ce taux à 3,7% en 2021 selon l’INS qui note que ‘’cette croissance démographique exponentielle est induite essentiellement par un niveau de fécondité élevé, soit 6,2 enfants par femme en 2021’’.
Cet atelier technique a concrétisé l’engagement du Niger à accélérer la capture du dividende démographique à travers l’adoption de l’approche BSDD dans son processus budgétaire.
Il avait pour objectif général de renforcer les capacités des ministères et institutions responsables de l’élaboration at de l’exécution budgétaire sur la BSDD afin d’appuyer l’efficacité de la dépense publique dans le cadre de l’exécution du budget 2024 et la prise en compte de la BSDD dans le processus budgétaire de l’exercice 2025 au Niger.
Cet atelier technique a enregistré la participation des cadres de la Direction Générale du budget (DGB), de la Direction Générale de la Population, du Ministère de l’éducation Nationale, de l’alphabétisation, de l’enseignement professionnel et de la promotion de langues nationales, du Ministère de la Jeunesse, des Sports, des Arts et de la Culture, de l’Institut national de la statistique (INS), du Fonds des Nations unies pour la population (UNFPA), du PNUD.