Quelque 600 000 personnes – dont 40 % de femmes – bénéficieront directement de ce nouveau programme. Les bénéficiaires incluent des agriculteurs et des éleveurs, de petits producteurs et transformateurs, ainsi que des micro-entrepreneurs agricoles. Des fournisseurs de services financiers, ainsi que des institutions publiques et privées bénéficieront également de ce programme, à travers ce financement de l’Association Internationale de Développement (IDA) de la Banque mondiale.
L’économie sénégalaise connaît une des croissances les plus rapides d’Afrique de l’Ouest, selon la Banque mondiale qui note cependant le fait que la forte performance économique qu’a connue le pays au cours de la dernière décennie ne s’est pas traduite par une réduction significative de la pauvreté. Et pour cause, l’institution financière indexe « une série de différents chocs, avec notamment la hausse des prix de l’énergie, des engrais et des produits alimentaires ».
« Le programme FSRP-3 offre une opportunité unique pour remédier aux principaux facteurs de l’insécurité alimentaire au Sénégal et établir la résilience de ses systèmes alimentaires, » souligne Chakib Jenane, directeur régional à la Banque mondiale pour le développement durable.
Il explique que ce programme permettra de s’attaquer « aux facteurs qui freinent une production durable, la productivité et la compétitivité, tout en favorisant l’adaptation et l’atténuation du changement climatique. »
En particulier, le programme FSRP-3 aidera à mettre en place des services de conseil numériques afin de renforcer l’efficacité de l’agriculture ainsi que la prévention et la gestion des crises alimentaires. Il contribuera au renforcement des capacités d’adaptation au changement climatique et des systèmes de recherche agricole au Sénégal.
Le programme renforcera également l’environnement politique relatif à la gouvernance des paysages, la gestion intégrée afin d’améliorer la production alimentaire, la fourniture de services écosystémiques, la protection de la biodiversité mais aussi des moyens de subsistance des populations locales. Un appui sera fourni au marché alimentaire régional et à l’intégration commerciale ce qui permettra de faciliter le commerce des produits agricoles et des intrants, aussi bien à l’intérieur qu’au-delà des frontières nationales en Afrique de l’Ouest.
« De par sa taille, sa situation géographique stratégique dans la région, à l’intersection de corridors commerciaux, et du fait de son important vivier d’experts et d’institutions de recherche agricole, le Sénégal peut jouer un rôle essentiel dans le renforcement et le développement de systèmes alimentaires résilients dans la région, » souligne Boutheina Guermazi, directrice régionale à la Banque mondiale pour l’intégration en Afrique et au Moyen-Orient.
Pour lui, il faut lever les obstacles au commerce alimentaire, investir pour améliorer le commerce régional et permettre la libre circulation des capitaux à travers les frontières pour construire la résilience des systèmes alimentaires régionaux.
Le programme FSRP-3 fait partie d’un programme plus large comprenant plusieurs phases, lancé en 2021 pour aider à lutter contre l’insécurité alimentaire en Afrique de l’Ouest. Il implique plusieurs institutions régionales – telles que la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), le Comité permanent inter-États de lutte contre la sécheresse dans le Sahel (CILSS), ainsi que Le Conseil ouest et centre africain pour la recherche agricole et le développement (CORAF). Il propose une plate-forme pour les partenariats avec de nombreuses autres institutions.
Le troisième volet du programme FSRP porte le montant total des financements de la Banque mondiale à 895 millions de dollars pour cette opération. Les pays participants incluent le Burkina Faso, le Ghana, le Mali, le Niger, le Sénégal, la Sierra Leone, le Tchad et le Togo.