Pour les cinq pays africains les plus performants avant la pandémie de la COVID-19, – Rwanda (7,9%), la Côte d’Ivoire (7,1%), le Bénin (6,4%), l’Éthiopie (6%) et la Tanzanie (5,6%)- les prévisions de croissance annuelle du PIB dépassent les 5,5 %, note la première édition du rapport Performance et perspectives macroéconomiques de l’Afrique (Janvier 2023), publiée par la BAD.
Cette performance leur permettrait de réintégrer la ligue des 10 économies à la croissance la plus forte du monde en 2023–24, précise la source, qui souligne que cette stabilité projetée de la croissance à moyen terme reflète en grande partie les avantages du soutien de politique en Afrique, et l’incertitude croissante, et la stabilité de la croissance en Asie, l’un des principaux partenaires commerciaux de l’Afrique.
Néanmoins, plusieurs menaces pèsent sur ces perspectives de croissance stable en Afrique. Elles émanent d’une confluence de chocs qui se chevauchent et qui comprennent, entre autres, les répercussions de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, qui continuent de perturber les chaînes d’approvisionnement africaines et mondiales et d’entrainer une inflation des prix des denrées alimentaires et de l’énergie. Elles ont trait également au durcissement des conditions financières mondiales, avec pour effet d’augmenter les coûts du service de la dette intérieure et au risque de revirements en matière de politiques dans les pays qui tiendront des élections en 2023.
Selon les estimations, 23 des 54 pays d’Afrique – dont les deux plus grandes économies, le Nigeria et l’Afrique du Sud – ont enregistré une baisse de la croissance en 2022. La plus forte décélération a été enregistrée en Libye, qui a perdu 40,4 points de pourcentage par rapport à la croissance estimée et révisée de l’année précédente, suivie par l’eSwatini et le Maroc avec 6,6 et 6,4 points de pourcentage, respectivement. La situation macroéconomique de la Libye reste précaire.