Une occasion saisie par le Fondateur et Président de la Fondation Mo Ibrahim pour déclarer : « Le monde change. Je pense que tout le monde en est conscient. Toutes les idées reçues sont en train de s’effondrer. Nous assistons à la montée de puissances nouvelles, a des tensions inédites, à la formation de camps – Quelle est exactement la place de l’Afrique ? L’Europe et le reste du monde ne doivent pas sous-estimer l’Afrique, ni lui parler de haut, ni lui donner des instructions – Ne prenez pas l’Afrique pour acquise ! »
Organisé par la Fondation Mo Ibrahim, l’IGW 2023 a rassemblé du 28 au 30 avril, dirigeants du continent et du système multilatéral, leaders d’opinion, représentants du secteur privé et de la société civile.
Les discussions ont porté sur le rôle central que le continent peut et entend jouer dans un monde confronté à la juxtaposition des défis globaux, qu’il s’agisse du changement climatique, des pandémies ou des conflits.
L’IGW s’est ouvert sur la Leadership Ceremony, avec la remise du Prix Ibrahim 2020 à Mahamadou Issoufou, ancien Président du Niger, et les interventions de plusieurs dirigeants éminents du continent et du monde multilatéral, qui se sont exprimés sur les défis auxquels est confronté le leadership africain, et les réponses à y apporter.
Le Forum Ibrahim 2023, qui s’est déroulé toute la journée du samedi, s’est concentré sur le thème « L’Afrique dans le monde : Des atouts multiples ».La première session a examiné le poids de l’Afrique dans le monde, en soulignant les atouts et le potentiel du continent, sans minimiser les obstacles actuels à la réalisation de ce potentiel.
Les deuxième et troisième sessions – « Le Monde en Afrique : la compétition s’intensifie – acteurs étatiques et non étatiques » ont invité un éventail d’acteurs présents sur le continent à exposer leur intérêt pour le continent.
La quatrième et dernière session « L’Afrique dans l’architecture multilatérale : quelle voix ? » a examiné la position de l’Afrique dans le système multilatéral, la nécessité de modifier à la fois la représentativité et l’efficacité du système actuel, et l’apparition de la concurrence également au niveau multilatéral.
Le conflit en cours au Soudan a tenu une place importante dans les discussions des trois jours, avec les interventions publiques d’Abdalla Hamdok, ancien Premier ministre du Soudan, d’Amina Mohammed, Vice-Secrétaire Générale des Nations Unies, de Moussa Faki Mahamat, Président de la Commission de l’Union africaine, et de Comfort Ero, Présidente-directrice générale de l’International Crisis Group.
Au cours de leur Dialogue, Abdalla Hamdok et Mo Ibrahim ont discuté des racines historiques de l’instabilité au Soudan, ainsi que des conditions et des perspectives de résolution de la crise actuelle. L’IGW a également été l’occasion de plusieurs réunions à huis clos à haut niveau.
En clôture du Forum, un autre Dialogue a réuni Mo Ibrahim et S.E. William Ruto, Président du Kenya. Ont notamment été abordés le débat en cours sur le changement climatique – avec notamment l’enjeu de la création d’un marché carbone efficace, et la nécessité de réformer l’architecture et les procédures du système multilatéral contemporain – avec notamment le sujet de l’évaluation punitive du risque africain. L’entretien s’est conclu par une discussion sur la situation actuelle au Kenya et les perspectives d’évolution.
Tout au long de ces trois jours, une série d’événements parallèles ont été organisés autour des principaux défis africains. En prévision du Sommet Africain sur le Climat qui se tiendra au Kenya du 4 au 6 septembre 2023, un accent conséquent a été mis sur le thème du climat, avec une réunion de la Climate Overshoot Commission et le lancement du Groupe de travail sur le marché carbone par la Fondation Afrique Europe (cofondée en 2020 par la Fondation Mo Ibrahim).
Les représentants de la jeunesse ont occupé une place de choix au cours du IGW. Ils ont été systématiquement inclus dans tous les débats principaux. Le réseau Now Generation de la Fondation a également organisé une série d’événements parallèles, dont Une Conversation avec Hanan Morsy, Secrétaire Exécutive adjointe de la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique, sur la nécessité de restructurer la dette africaine et de réformer le système financier multilatéral.
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