« Nous devons toujours faire en sorte que les coûts de transactions soient les plus bas possibles. C’est cette philosophie qui nous guide en tant que régulateur et qui vise à offrir les meilleurs services aux coûts les plus justes pour les investisseurs et les émetteurs », a-t-dit à la presse en marge de l’atelier de restitution et de validation des conclusions de l’étude relative à la tarification applicable sur le marché financier régional de l’UMOA, réalisée en 2010 par le cabinet international AFI, mandaté par le Groupe de la Banque Mondiale.
Dans le cadre des réformes structurelles du Marché Financier Régional, souligne- t-il, la tarification constitue un élément déterminant pour sa compétitivité. « Un investisseur peut décider d’acheter un titre parce que la tarification du service est bonne. Et comme le principe sur le marché c’est de la finance désintermédiée, nous devons avoir le moins d’intermédiaires possible »
Plus de 85% des coûts de transaction sur le marché financier UMOA correspondent aux intermédiaires du marché. Ainsi, le principal levier pour réduire la tarification se situe donc au niveau des intermédiaires,
« Pour favoriser cette réduction tarifaire, les actions plus efficaces, comme démontre l’expérience internationale, consiste à promouvoir la concurrence et la transparence du marché », recommande l’étude relative à la tarification applicable sur le marché financier régional de l’UMOA.
La finalité est de s’assurer de l’adéquation des coûts des produits et services offerts sur le marché financier régional en vue de sa compétitivité par rapport aux autres sources de financement ainsi que de la pérennité, à terme, des acteurs.
Les coûts d’accès et les coûts des transactions avaient été identifiés, en 2002, comme figurant parmi les principales entraves au développement du marché financier régional de l’Union Monétaire Ouest Africaine (UMOA).
Une étude a été réalisée à cet effet en 2010 et ses conclusions ont été discutées et adoptées avec l’ensemble des acteurs du marché, au cours d’un atelier tenu à Cotonou, le 16 juin 2010.
12 ans après, une nouvelle étude est conduite afin d’établir si les tarifications appliquées aux transactions financiers en UMOA sont un frein à la compétitive du marché régional et comment elles peuvent être améliorées afin de mieux participer à son développement.
« Aujourd’hui, plus de dix après nous sommes en train de regarder comment les coûts ont évolué sur le marché et comment les acteurs ont gagné des revenus et si ces revenus ont permis d’assurer leur pérennité et leur rentabilité », explique Ripert Bossoukpe, ajoutant qu’ « il s’agit de s’interroger de savoir si le marché devrait baisser certains éléments de coûts pour les émetteurs et les investisseurs afin d’améliorer sa compétitive par rapport à d’autres marches concurrents ».
Estimant que le rapport produit par le cabinet international AFI est de « très haute facture », le secrétaire général de l’AMF-UMOA note que l’atelier va proposer également un chronogramme indicatif de mise en place des nouvelles propositions de tarification.
Entres autres préoccupations formulées à l’issue des travaux, l’on peut retenir le manque de données suffisantes qui n’a pas permis aux consultants de couvrir tous les acteurs de l’écosystème.
« C’est aujourd’hui cela le challenge parce que le rapport risque d’être regardé uniquement par les acteurs par rapport aux acteurs les plus importants alors qu’il doit couvrir en principe tous les acteurs qui sont considérés comme étant des contributeurs aux revenus et coûts du marché », assure-t-il.
L’ex Conseil régional de l’épargne publique et des marchés financiers (CREPMF) devenu officiellement AMF-UMOA depuis janvier 2023 et dont le siège est basé à Abidjan, vise une meilleure intégration des économies de l’Union dans l’économie mondiale. Il a également pour objectif de franchir une nouvelle étape dans la restructuration et la modernisation du secteur financier.
Afrik Emergence