Les discussions entre les deux chefs d’Etat pourraient tourner autour des questions d’enjeux économiques et énergétiques, notamment l’exploitation du projet Grand-tortue Ahmeyim et l’Organisation pour la mise en valeur du Fleuve Sénégal (OMVS).
A travers cette première visite officielle consacrée à la Mauritanie après son élection le 24 mars dernier, le président sénégalais aura également l’occasion d’échanger sur licences de pêche et la sécurité transfrontalière, avec son homologue Mohamed Ould Ghazouani, par ailleurs président en exercice de l’Union Africaine.
Le président mauritanien qui avait assisté à la cérémonie d’investiture du nouveau président du Sénégal, qui s’est tenue à Diamniadio le 2 avril 2024, avait auparavant appelé au téléphone son homologue sénégalais pour lui adresser ses félicitations.
Il avait exprimé sa « disponibilité constante et sa sincère volonté d’œuvrer, avec le président Bassirou Diomaye Faye, afin de développer, en la diversifiant davantage, la coopération bilatérale entre les deux pays et de resserrer, encore plus, les liens séculaires d’amitié et de fraternité qui unissent les deux peuples frères ».
Le gisement de gaz Grand Tortue Ahmeyim a été découvert en avril 2015 dans le bloc 8 du bassin côtier, à cheval sur la frontière maritime sénégalo-mauritanienne.
Estimé à 1400 milliards de mètres cubes de gaz, ce gisement –même si son exploitation a accusé du retard – consacrera une nouvelle ère économique pour le Sénégal et la Mauritanie. Le revenu escompté pendant la durée de 20 ans d’exploitation est estimé à 90 milliards de dollars.
Il faut rappeler que le président sénégalais accorde une importance particulière aux ressources naturelles du pays. Lors de son discours du 3 avril, veille de la célébration de la Fête nationale de l’indépendance, il a réitéré sa position.
« Je ferai procéder à la divulgation de la propriété effective des entreprises extractives, conformément à la Norme ITIE, à l’audit du secteur minier, gazier et pétrolier », avait déclaré le président Faye.
La question énergétique pourrait également figurer au menu des discussions entre les deux chefs d’Etat, dans le cadre de la coopération au sein de l’OMVS.
La problématique des licences de pêche devra s’inviter aux échanges. Il faut rappeler qu’après la signature le 21 juillet 2023 du protocole d’accords entre Dakar et Nouakchott, le ministre sénégalais (sortant) des Pêches et de l’Economie maritime avait accordé 500 licences en janvier dernier aux pêcheurs artisanaux de Saint-Louis. Ces sésames devraient leur permettre de capturer 50 000 tonnes de poissons pélagiques dans les eaux mauritaniennes. Les 6% de ces captures sont destinés au marché mauritanien, au profit des pêcheurs sénégalais. D’autres demandes attendent d’être examinées pour plus de licences, compte tenu de l’importance du parc qui fait plus 5000 pirogues répertoriées, et pour éviter les répétitifs arraisonnements d’embarcations par les garde-côtes mauritaniennes, pour défaut d’autorisation préalable de pêcher dans leurs eaux.