« La succession de deux années de sécheresse conjuguée à un environnement externe globalement défavorable continuent de peser sur l’activité économique », a indiqué la Banque dans un communiqué publié à l’issue de la deuxième réunion trimestrielle de son Conseil au titre de l’année 2023 tenue mardi à Rabat.
Avec une production céréalière estimée par le Département de l’Agriculture à 55,1 millions de quintaux, la croissance de la valeur ajoutée agricole devrait se limiter à 1,6% en 2023 après une contraction de 12,9% un an auparavant.
En 2024, elle devrait, sous l’hypothèse d’une récolte céréalière de 70 millions de quintaux, croitre de 5,5%. Pour les secteurs non agricoles, la progression de leur valeur ajoutée ralentirait de 3% en 2022 à 2,5% en 2023 avant de s’accélérer à 3,2% en 2024.
Sur le plan des comptes extérieurs, après la dynamique enregistrée en 2022, les échanges de biens devraient ressortir en baisse cette année.
Ainsi, les exportations reculeraient de 2,8%, reflétant essentiellement le repli des ventes de phosphate et dérivés, avant de s’accroitre de 6% en 2024, portées par la hausse des expéditions du secteur automobile.
En parallèle, les importations diminueraient de 2,2%, sous l’effet notamment de l’allégement de la facture énergétique, et afficheraient une augmentation de 2,9% en 2024, en lien principalement avec l’accroissement prévu des achats de produits finis de consommation et de biens d’équipement
Par ailleurs, au regard de ces évolutions et en prenant en compte les délais de transmission de ses décisions à l’économie réelle, le Conseil de la Banque a décidé, après trois hausses successives du taux directeur d’un total de 150 points de base, de marquer une pause dans le cycle de resserrement de la politique monétaire, maintenant ainsi le taux directeur inchangé à 3%.
Lors de ses prochaines réunions, ses décisions tiendront compte notamment de l’évaluation approfondie et actualisée des effets cumulés de ses hausses de taux et de l’impact des différentes mesures mises en place par le Gouvernement pour soutenir certaines activités économiques et le pouvoir d’achat des ménages.