Le Rapport sur les « Perspectives économiques en Afrique 2023 », de la BAD, relève que ce chiffre pourrait être sous-estimé, surtout s’il doit financer les coûts des défis supplémentaires tels que la baisse des recettes publiques, l’augmentation du fardeau de la dette, l’inflation élevée, le ralentissement de la croissance et les chocs liés au climat. Une situation qui résulterait de la détérioration des positions fiscales des pays qui dépendent des importations de denrées alimentaires, d’énergie et d’engrais dû aux effets de l’invasion de l’Ukraine par la Russie,
Les besoins de financement climatique sont estimés entre 1 300 et 1 600 milliards de dollars américains sur la période 2020–30, soit 118,2 , à 145,5 milliards de dollars américains par an, note la BAD, qui alerte que l’Afrique risque de rater les objectifs de développement durable, notamment le passage à une croissance plus verte et inclusive, à moins que davantage de ressources ne soient mobilisées.
« La part de l’Afrique dans le financement climatique mondial total n’a augmenté que de 3 points de pourcentage en moyenne sur la période 2010– 2019, passant de 23 % (soit 48 milliards de dollars américains au total) en 2010–2015 à 26 % (soit 73 milliards de dollars américains) en 2016– 2019 », indique le Rapport de la BAD, ajoutant que ce montant est bien en deçà du financement dont le continent a besoin pour mettre en œuvre les contributions déterminées au niveau national (CDN).
Compte tenu de ce « tableau sombre », signale la publication, l’option consistant pour l’Afrique à exploiter les ressources du secteur privé et son « énorme » dotation en capital naturel est d’une importance capitale.
Au niveau mondial, les actifs privés gérés par les fonds souverains et les fonds de pension privés s’élevaient à 15 000 milliards de dollars américains en 2020, et ceux des investisseurs institutionnels en Afrique à plus de 300 milliards de dollars américains.
« Investir juste une partie de cette somme dans les infrastructures africaines (y compris les projets verts et résilients au changement climatique) suffirait pour fournir une alimentation universelle en électricité à l’Afrique et combler la totalité du déficit de financement de ses infrastructures », assure la BAD, estimant des lors qu’il est impératif de promulguer des politiques susceptibles de susciter et de mobiliser de manière significative les financements du secteur privé pour assurer la transition de l’Afrique vers un développement vert et inclusif.