« L’Afrique réfléchissait maintenant à ses prochaines étapes vers une union douanière et un marché commun », a dit M Karingi, soulignant que « le continent n’était plus un spectateur impuissant alors que les pays développés poursuivaient leurs propres intérêts stratégiques aux dépens de l’Afrique ».
Il intervenait à l’ouverture de la troisième réunion du Comité directeur (SCM) du Centre africain pour la politique commerciale (ATPC) à Accra, au Ghana.
« La Zlecaf offre désormais la plate-forme idéale pour que l’Afrique puisse poursuivre des politiques d’autonomie stratégique comme tout le monde le fait », a déclaré M. Karingi, ajoutant que « la Zlecaf était un outil de développement qui peut aider l’Afrique à relever de nombreux défis tels que l’insécurité alimentaire, le chômage, la marginalisation et l’insécurité sanitaire ».
Selon lui, la clé du succès dans cette entreprise réside dans la capacité des Africains à utiliser la Zlecaf comme une plate-forme pour l’industrialisation de l’Afrique. Il a rappelé que la CEA soutient plusieurs initiatives, notamment le développement de la chaîne de valeur des batteries électriques en République démocratique du Congo (RDC) et en Zambie.
La Commission économique pour l’Afrique (CEA) estime que la mise en œuvre de l’Accord portant création de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf) favorisera une croissance d’environ 35 % du commerce intra-africain d’ici 2045, au profit de tous les principaux secteurs.
À cet égard, la Zlecaf devrait aider l’Afrique non seulement à s’industrialiser, mais aussi à réduire sa dépendance à l’égard de l’énergie et des mines, assure la CEA.
Le commerce intra-africain étant actuellement dominé par les produits manufacturés, la CEA estime que l’Accord devrait vraisemblablement aider l’Afrique à réduire sa dépendance actuelle vis-à-vis des importations de produits manufacturés, puisque l’agroalimentaire et l’industrie représentent la plus grande partie des avantages que l’Afrique tire de l’Accord, à quelques exceptions près.
Par ailleurs, l’entame des échanges commerciaux dans le cadre de l’Accord, a conduit au lancement en octobre 2022, de l’Initiative commerciale guidée de la Zlecaf en tant que projet pilote impliquant huit pays : Cameroun, Égypte, Ghana, Kenya, Maurice, République-Unie de Tanzanie, Rwanda et Tunisie.
L’Initiative commerciale guidée vise à faciliter des échanges commerciaux significatifs entre les pays qui ont satisfait aux exigences minimales pour commercer dans le cadre de l’Accord.
Elle devrait également permettre de tester l’environnement opérationnel, institutionnel et juridique, ainsi que le cadre de politique commerciale, à travers le continent et encourager d’autres pays à commencer à commercer officiellement dans le cadre de l’Accord.
Vaste marché de 1,3 milliard de personnes la Zlecaf a été lancée le 1er janvier 2021.
Afrik Emergence