« Beaucoup pensent qu’on ne peut pas renégocier les accords sur le pétrole et le gaz mais je vous affirme qu’il y aura renégociation », a martelé le chef de l’Etat qui s’exprimait face à la presse nationale au Palais de la République.
Interrogé sur « les conditionnalités » que le Fonds monétaire ou la Banque mondiale imposent souvent à certains pays dans le cadre du programme économique et financier soutenu par le Mécanisme Élargi de Crédit (MEC), la Facilité Élargie de Crédit (FEC) et la Facilité de Résilience et de Durabilité (FRD), le chef de l’Etat estime que la gouvernance et la transparence dans la gestion publique doivent rester des initiatives souveraines.
« Je considère que pour notre respectabilité, on n’a pas besoin de partenaires extérieurs qui nous fassent la pression pour que nous fassions des progrès sur le plan de la transparence et de la gouvernance », a-t-il indiqué.
Il soutient qu’il s’agit plutôt d’une « question qui nous regarde d’abord avant que des partenaires n’aient à nous dire qu’il faut réformer pour qu’on puisse décaisser ».
« Certaines conditionnalités heurtent notre conscience parce que on ne doit pas attendre qu’on nous les impose », a ajouté le chef de l’Etat sénégalais.
Dans ce cadre-là, poursuit-il, il revient aux autorités sénégalaises de s’imposer ces conditionnalités.
« Quand on considérera que c’est utile, quand on considérera que le FMI ou la Banque mondiale nous imposent de faire ce qui ne va pas du tout dans le sens des intérêts du Sénégal ou du peuple sénégalais, en ce moment on leur fera clairement savoir par des arguments objectifs sur la table que cette option-là n’est pas la meilleure option pour nous et que voilà l’option alternative que nous proposons et comme on l’a toujours fait en bonne intelligence avec eux, j’estime que ils comprendront et nous soutiendront dans cette démarche-là », a-t-il déclaré.
La rencontre du chef de l’Etat avec la presse nationale intervient après ses 100 jours à la tête du Sénégal.
L’entretien qui s’est déroulé en wolof et en français a porté sur plusieurs questions, notamment la justice, la gouvernance économique et financière, la santé, la diplomatie, situation politique nationale et sous-régionale, etc.
Pour le chef de l’Etat, il ne s’agit pas de faire le bilan de son action en 100 jours.
« Cet exercice est plus une volonté de redevabilité plutôt qu’un souhait de tirer un bilan après trois mois d’exercice ; j’ai jugé opportun de parler aux Sénégalais en invitant la presse nationale », a-t-il précisé.