Dans tous les domaines, le marché local est étroit et ne permet pas une stratégie de volume pour compenser des marges plus faibles, selon l’Economiste maghrébin.
Alors que le pouvoir d’achat des populations s’effrite et que les prix des intrants ont tendance à grimper, les entrepreneurs ont mis en œuvre des politiques de réduction des coûts variables, principalement les salaires. Le meilleur moyen est d’embaucher un immigrant africain, qui cherche un moyen de subsistance dans un pays où l’obtention d’un permis de travail est tout sauf facile.
Connue pour leur discipline et le rapport rémunération/qualité de travail uniques, la demande sur cette main-d’œuvre a explosé. Pour les Subsahariens qui rêvent de la rive nord de la Méditerranée, la Tunisie est un point de chute intermédiaire idéal car les réseaux d’immigration clandestine vers l’Italie sont devenus structurés.
Les entrepreneurs ne vont plus trouver de main-d’œuvre au même prix et avec la même productivité. Les coûts de production vont flamber et donc les prix. Cela est applicable du petit coin qui vend des sandwichs tunisiens au grands constructeurs qui mènent des chantiers ou des travaux publics. Il faut retenir que la majorité absolue des emplois occupés par les Subsahariens n’intéressent pas les Tunisiens qui cherchent, eux aussi, à quitter ce pays. Ainsi, le pays risque un choc pour le marché de l’emploi, déjà rigide.
C’est également un coup dur pour l’immobilier locatif. C’est vrai que c’est un business qui ne rapporte rien aux caisses de l’Etat puisque tout se passe dans le noir. Mais des milliers de familles vivent grâce à ces loyers. S’ils seront vides, des milliers d’appartements et de garages ne trouveront plus de preneurs.
Pour rappel, le président tunisien, Kaïs Saïed s’était insurgé contre « des hordes de migrants clandestins » qui arrivent en Tunisie et dont la présence sur le territoire serait, selon lui, source de « violence, de crimes et d’actes inacceptables ». Des propos tenus le 21 février lors d’une réunion du Conseil de sécurité nationale, envers les migrants subsahariens qui ont suscité l’indignation en Tunisie et en Afrique,
Déjà des pays africains, notamment la Côte d’Ivoire, le Mali et la Guinée, ont commencé à rapatrier leurs ressortissants vivant en Tunisie.