Premier pays d’Afrique noire à accéder à l’indépendance le 02 Octobre 1958 suite au référendum d’autodétermination du 28 septembre 1958, la Guinée maintiendra comme monnaie le franc de la Côte française d’Afrique (CFA) jusqu’au 1er mars 1960. C’est alors que le premier président de la République de Guinée, Ahmed Sékou Touré, décida, pour des raisons plus politiques qu’économiques, de s’affranchir davantage en se dotant d’un nouvel instrument de souveraineté: une monnaie nationale baptisée franc guinéen (GNF).
Cela est rendu possible par la Banque de la République de Guinée (BRG) qui émet le franc guinéen et qui devient plus tard, le 27 Juillet 1961 par le Décret n°276/PRG/61 la Banque Centrale de la République de Guinée (BCRG).
Avec le choix d’un régime socialiste, l’économie guinéenne se centralise. La production est faite par l’Etat, et la monnaie est essentiellement destinée à financer les entreprises publiques.
Or ces dernières étaient structurellement déficitaires, selon l’AGP. Pour les financer, la BCRG fait fonctionner la planche à billets, créant ainsi une inflation importante. Durant ces années, un franc guinéen vaut officiellement un franc CFA.
Dans les faits, la parité était passée de 1 à 5.
Afin de redresser la situation, le pouvoir crée une nouvelle monnaie en 1972 : le syli. Mal accueillie par la population, cette réforme n’aura aucun effet notable sur l’économie guinéenne.
A la mort de Sékou Touré, le 26 mars 1984, et après la prise du pouvoir, quelques jours plus tard, par les militaires, sous la houlette du colonel Lansana Conté, le pays est en crise. Sur le plan économique, le nouveau pouvoir fait le choix de l’option libérale.
Autrement dit, l’Etat ne doit plus être le principal acteur de la production qui incombe au secteur privé.
Parmi les nombreuses réformes structurelles engagées dès le 25 décembre 1985, il y a la fin du syli et le retour au franc guinéen.
Dans le sillage des réformes conduites par le régime de Lansana Conté, des banques privées sont créées, en partenariat notamment avec des groupes français comme la BNP, la Société Générale ou encore le Crédit Lyonnais. Cette privatisation du système bancaire, qui en réalité avait débuté sous la première République, n’a cependant pas l’effet escompté sur l’économie du pays.