« J’engagerai sans tarder une politique hardie de bonne gouvernance économique et financière par la lutte sans répit contre la corruption, la répression pénale de la fraude fiscale et des flux financiers illicites, la protection des lanceurs d’alertes et la lutte contre le détournement de deniers publics et le blanchiment d’argent », a-t-il déclaré dans sa première adresse à la nation, à la veille du 64e anniversaire de la fête de l’indépendance.
Le chef de l’État a par ailleurs évoqué « l’amnistie des prête-noms et leur intéressement sous condition d’auto dénonciation » et annoncé la publication des rapports de l’Inspection Générale d’Etat, de la Cour des comptes et de l’Office national de lutte contre la fraude et la corruption (OFNAC).
Il a promis une attention particulière à l’exploitation des ressources naturelles, qui, selon la Constitution, appartiennent au peuple.
« En plus de la mise en ligne déjà effective des contrats miniers, pétroliers et gaziers, sur le site de l’ITIE Sénégal, je ferai procéder à la divulgation de la propriété effective des entreprises extractives, conformément à la Norme ITIE, à l’audit du secteur minier, gazier et pétrolier, et à une protection plus soutenue du contenu local au bénéfice du secteur privé national », a souligné le nouveau président sénégalais.
Dans ce sens, le chef de l’Etat a fait part de son ambition de s’appuyer sur un secteur privé fort pour encourager la création d’emplois des jeunes et des femmes.
« Pour encourager la création d’emplois, je compte m’appuyer sur un secteur privé fort parce que soutenu par l’Etat’’, a-t-il déclaré.
Une des préoccupations du Président reste la « vibrante jeunesse, cœur battant de la nation ». Il estime que face à leurs rêves, leurs aspirations, et leurs ambitions légitimes de réussir, des défis majeurs sont à relever, notamment dans l’éducation, la formation aux métiers, l’emploi, et l’entreprenariat.
« Nous devons, à cet effet, revisiter les mécanismes existants, les améliorer et les rationaliser afin qu’ils répondent mieux aux besoins d’emploi et autres activités génératrices de revenus pour les jeunes », a annoncé le chef de l’Etat.
Sur la base de besoins prioritaires des populations, il a insisté que le gouvernement et le secteur privé travailleront « ensemble pour endogénéiser notre économie ».
Aux acteurs du secteur privé international, le chef de l’Etat a assuré qu’ils auront leur plein rôle à tenir.
« Je voudrais dire à tous nos partenaires privés qu’ils sont les bienvenus au Sénégal. Conformément aux lois et règlements en vigueur, les droits de l’investisseur seront toujours protégés, de même que les intérêts de l’Etat et des populations », a-t-il rassuré.
La souveraineté alimentaire fait également partie des axes prioritaires dans lesquelles le président Faye compte s’investir dans l’agriculture.
« Il y a urgence à gagner notre souveraineté alimentaire en investissant plus et mieux dans l’agriculture, la pêche et l’élevage, les trois mamelles nourricières de notre pays. Je tiens particulièrement à ce que les subventions substantielles dépensées chaque année dans la campagne agricole bénéficient aux véritables producteurs et non à des acteurs intermédiaires », a souligné le chef de l’Etat.
Sur le plan communautaire, il a promis d’œuvrer à consolider les relations du Sénégal avec les blocs régionaux.
« Nous veillerons, sans cesse, à maintenir et raffermir les relations de bon voisinage et de solidarité agissante au sein de nos organisations communautaires, notamment la CEDEAO et l’UEMOA », a-t-il ajouté.
En outre, il a exprimé le ferme engagement du Sénégal « dans la construction de l’intégration africaine et la réalisation des objectifs de la Zone de libre-échange continentale africaine », conformément à l’idéal panafricaniste de Cheikh Anta Diop et de Léopold Sédar Senghor, un des pères fondateurs de l’Organisation de l’Unité Africaine.