Face à la presse ce mardi, le chef de mission du FMI pointe du doigt une campagne agricole moins favorable et d’une contraction de la production industrielle.
Pour 2023, Edward Gemayel annonce que la croissance de l’activité économique devrait s’accélérer, bien qu’à un rythme plus lent qu’initialement projeté, tandis que l’inflation devrait baisser à 5 %.
« Le FMI reste prudent et table sur une croissance de 8% si et seulement si l’exploitation du pétrole et du gaz démarre à date échue c’est à dire en fin 2023. Dans le cas contraire, a-t-il poursuivi, l’on pourra estimer la croissance aux alentours de 5,3 % »
Selon l’institution monétaire, les perspectives à moyen terme restent favorables et devraient bénéficier à la fois du démarrage de la production de pétrole et de gaz et de la mise en œuvre de réformes structurelles destinées à renforcer la participation du secteur privé à l’activité économique dans la mise en œuvre du PAP3 du Plan Sénégal Emergent (PSE) en cours de préparation.
« A cause, en grande partie du fait de la flambée des prix des denrées alimentaires, l’inflation moyenne a atteint 9,7 %, son plus haut niveau depuis plusieurs décennies », déplore Edward Gemayel.
S’agissant des recettes fiscales, le FMI note qu’elles ont été légèrement inférieures aux prévisions, tandis que les dépenses courantes ont dépassé l’objectif fixé en raison de l’augmentation de la masse salariale de l’administration publique.
Les subventions à l’énergie ont atteint le niveau record de 692 milliards de francs CFA (4 % du PIB), tandis que les dépenses d’investissement ont été réduites pour contenir le déficit budgétaire.
Selon le FMI, la dette publique du pays est estimée à 75,0 % du PIB, dont 67,5 % du PIB pour le gouvernement central.
Par ailleurs, souligne l’institution monétaire, le déficit des comptes courants s’est considérablement creusé en raison principalement de l’augmentation des factures d’importations.
Selon le chef de la mission du FMI au Sénégal, le renforcement de la mobilisation des recettes intérieures et la rationalisation des dépenses devraient contribuer à atténuer les perturbations économiques liées à un accès plus difficile au marché régional des titres publics.
En outre, il annonce que les négociations pour un nouveau programme économique et financier soutenu par le FMI commenceront en marge des réunions de printemps du FMI et de la Banque mondiale et se poursuivront à Dakar à la fin du mois d’avril.
La visite de travail avait pour but de faire le point sur l’évolution récente de l’économie, mettre à jour les prévisions macroéconomiques et discuter des options potentielles pour un nouveau programme économique et financier soutenu par le FMI.